11 août, premier jour.
De chez moi (Pas-de-calais) à Blériot-plage (Pas-de-calais), environ 130 km.
Premier jour et je suis déjà dans le bain, la journée a été agitée. Le dieu, ou le saint patron des cyclistes ou des voyageurs (Saint Christophe il me semble, mais bon, n'étant pas un saint moi-même, il y a peu de chances pour qu'ils m'invitent à aller boire un coup dans leur club privé, donc inutile que je les connaisse par leur prénom) a voulu me mettre à l'épreuve pour ce premier jour, et il s'est pas mal lâché.
Le premier couac est plutôt de ma faute, il faut bien le reconnaitre, je m'étais donné comme limite de départ 10h00, et j'ai décollé à 10h30. J'ai jamais su être à l'heure. Bref. Là où ça s'est compliqué, c'est qu'une fois arrivé à Béthune, j'ai eu soif, et j'ai voulu prendre mon bidon d'eau. Disparu. Ou plutôt planqué, bien au frais, dans mon frigo, à la maison, avec ma bouteille supplémentaire. Sacré eux, ils m'avaient fait le même coup quand j'étais parti rouler en Belgique et en Allemagne. Même pas originaux (sauf qu'à l'époque j'avais pu me les faire apporter). La prochaine fois je me méfierai quand ils me suggéront de rester au frigo jusqu'à la dernière minute pour rester plus frais. Bref, après avoir pesé le pour et le contre, j'ai opté pour le retour à lamaison. 2 x 10km et une heure de perdue...
Après, j'ai roulé en m'habituant doucement au nouvel équilibre de mon vélo. Un vélo de 40kg ne se comporte pas vraiment comme un vélo à vide. Au début, je zigzaguais mais c'est marrant de voir qu'au bout de quelques kilomètres, je corrigeais automatiquement la direction (à moins que je ne me sois habitué aux zigzags ;) ).
Avec cette aventure, je ne suis vraiment parti que vers 11h30, et du coup j'ai dû speeder. Il y avait quand même du chemin, j'habite à une centaine de kilomètre de Calais. J'ai pas trop mal avancé. Au bout de 55 km, mon compteur kilométrique a décidé de devenir fou. Il affichait n'impore koi, que des « 1 », puis des « 2 », « 3 », « 4 », ensuite plus rien. Dommage, j'aime bien savoir combien de kilomètres je fais. Et pas le temps d'en racheter :/
Le déjeuner a été sympa, au bord du canal. J'en ai d'ailleurs longé deux, c'est agréable et plat, même si ça me rallongeait un peu. Par contre, attention à certains chemins de hallage qui se terminent mal. J'ai dû porter le vélo sur un escalier bien raide. Même sans les sacoches principales, il pèse son poids le pépère. J'ai eu la main lourde sur les réserves de nourriture. Attention aussi aux chemins trop rocailleux. C'est peut-être sympa, mais le pneu aime pas quand il a dans les 30 kg de sacoches sur lui. Un beau pneu neuf Michelin pourtant. Crevaison, alors qu'il était déjà 19h et que j'approchais de Calais. Assez rageant, surtout avec la fatigue. Et pour compliquer les choses, j'ai eu du mal à réparer. Déjà je prends le tube de colle, je l'ouvre... sec! Heureusement que j'ai acheté un autre nécessaire de réparation la veille, juste au cas où. Hé bien OUF, j'aurais été bien emmerdé sans lui.
Une fois enfin réparé, je file pour espérer trouver un camping où dormir. J'arrive 10 minutes trop tard au camping de Calais. Dur. Bon, il était annoncé complet, mais j'aurais peut-être pu négocier une petite place pour ma petite tente. Tant pis. Je pars vers Sangatte en espérant trouver une place là-bas, ou peut-être un camping entre les deux. Bien vu, il y en a un à Blériot-plage. Gasp, 3 étoiles. 15 € minimum la nuit. Ah, mais, ouf, il y a un forfait une nuit, une personne, moitié prix. Le dieu des voyageurs a dû se dire qu'il m'avait assez taquiné pour aujourd'hui.
Bon, douche quasi-froide, et soirée dansante à 50m à peine de emplacement, mais la douche ça fait quand même du bien et la musique, vue la fatigue, ça me bercera quand même (même si ça a l'air d'être des trucs pour ados, mais bon, tant qu'ils se mettent pas à brailler sur la danse du canard comme tout à l'heure, ça ira quand même, il faudra bien.
Bon, c'est pas tout ça, mais la nuit est bien là, et demain, si je veux prendre le ferry de 10h, il faut que je me lève tôt. Où peut-être que je viserai celui de 11h, tant pis. Je verrai. En attendant, un bon dodo ça va trop faire du bien.
Première pause, à Aire-sur-la-Lys, à côté d'une église pas ininteressante.
La bête, bien chargée pour ce premier jour. Le vélo a encore eu droit à quelques changements au printemps dernier: roues avant et arrière, manivelles de pédalier et plateaux, pignons et chaîne. Il ne restait d'origine que les dérailleurs, le cadre, le guidon, et l'axe de pédalier.