reivax.org – Mon voyage à vélo de 2007

18 août, huitième jour

De Charmouth (Dorset) à Galmpton (Devon), environ 100 km.

Je suis encore bien claqué ce soir, mais je m'oblige comme toujours à continuer mes carnets de route, sinon mes souvenirs seront bien imprécis.

Ce matin j'ai été dans le bain dès le départ. De belles côtes interminables, puis une bonne pluie pour la route jusqu'à Exeter, pleine de côtes plus raisonnables, mais difficiles quand même. J'ai passé de durs moments. Le pire, c'est que ça fait vraiment mal sur le moment, et que dès que la côte est finie, on l'oublie toute de suite. Bref, à mon arrivée à Exeter, j'ai doublé un gros bouchon d'au moins 2 km. Une fois le rond-point passé, plus personne sur ma route, et l'autre côté de la double voie, ça roulait à peine au pas. C'était assez surréaliste de se retrouver sur ce style de grande route, seul dans mon sens, avec les bouchons dans l'autre.

Arrivé à Exeter, j'étais trempé et ça m'a fait du bien de me reposer un peu. Une fois reparti, j'ai un peu merdé dans les directions et me suis retrouvé sur une voie rapide pendant un moment, pas agréable du tout cette sensation de rouler au bord d'une autoroute. Bref, j'ai pu m'en sortir et prendre une petite route pour rejoindre mon itinéraire prévu. Et c'est là que le « drame » arriva... Casse de cable de dérailleur arrière. Et je n'ai qu'un cable pour le dérailleur avant... Je l'avais pourtant vu la veille du départ, mais pour ne pas avoir à courir en acheter un, je me suis dit que j'en prendrai un sur la route. Et j'ai zappé. Quel nul. Enfin, quand je dis que c'est un drame, faut voir. Ça m'a rappelé cette histoire de Lao Tseu: un éleveur a un fils qui se casse une jambe. Ses amis lui disent: « Quelle malchance, qui va t'aider à rassembler tes bêtes ? ». L'homme répond: « Si c'est une malchance ou un chance, je ne sais pas, en vérité. » Peu de temps après passent les recruteurs de l'armée qui prennent tous les fils assez grand des paysans, mais pas le sien car il a la jambe cassée. Les autres lui disent « Quelle chance! » Et l'homme de répondre « Chance ou malchance, je ne sais pas ». Et je crois qu'il lui arrive encore un truc, mais je cite de mémoire. C'est pour dire que cette casse m'embête vraiment, mais quelque part elle m'oblige à me ménager, c'est probablement pas mal pour mes genoux ou mes tendons, ils avaient trinqué de toutes ces côtes, alors que cet aprem j'ai dû marcher dès que ça montait un peu, la seule vitesse qui me reste ne me permet de rouler que sur le plat et les descentes.... Par contre, à mon arrivé à Dawlish, je demande s'il y a un réparateur de vélo en ville à la vendeuse d'un marchand de journaux. Elle m'indique ça, je fonce, et... c'était fermé, loupé à 20 minutes près. Les boules. Il n'a pas intérêt à la ramener sur ce coup, Lao Tseu, parce que là ça fait vraiment chier (même si dans le fond, je suppose que c'est bien Lao qui a raison). Comme le magasin n'ouvre demain qu'à midi (bah oui, il a fallu que ça m'arrive un samedi en fin d'après-midi, ce truc...) et que je n'ai pas envie de moisir dans cette ville, je continue.

La ville d'après a aussi un magasin, mais il est bien sûr fermé, et c'est pas indiqué s'il ouvre le dimanche. Bon, autant continuer jusqu'à la grande ville que j'avais prévu, j'ai plus de chance d'y trouver un magasin ouvert demain matin.

Je suis donc à Galmpton, près de Torbay, dans un camping sympa et bien organisé, avec des proprio sympas.

Bon, je tombe, il est bien tard, je suis arrivé tard, j'ai mangé dans le noir, alors maintenant, gros dodo, viiite!